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- 07/02/2006 - Les dessous des normes IFRS -

 
Les dessous des normes IFRS
7 Février 2006
L'adoption au niveau européen de normes internationales communes IAS/IFRS est destinée à faciliter la compréhension par les marchés financiers des performances des entreprises, notamment par une meilleure comparabilité.
 

Or si ce nouveau corps de normes conduit à un bilan enrichi, avec :
- des actifs mieux identifiables ( suppression des non valeurs ), soumis à des tests de dépréciation   réguliers, 
- une moindre décomptabilisation des passifs financiers ( location - financement, instruments dérivés ... ),
- la comptabilisation d'engagements pris par l'entreprise à long terme, qui jusqu'alors étaient à peine signalés dans le « hors bilan » ( engagements envers le personnel, remise en état de sites, impôts différés ... ),
- une discipline salutaire dans l'évaluation de certaines provisions pour risques et charges,
 

Le compte de résultat devient, du fait de l'affirmation du principe de juste valeur, beaucoup moins lisible et en quelque sorte « le parent pauvre » du système IFRS.
 
- les ajustements de valeur de certains postes du bilan, sont inscrits en résultat et viennent se mélanger avec les autres produits et charges censés mesurer la performance opérationnelle de l'entreprise, battant ainsi en brèche le principe d'intangibilité du bilan d'ouverture, cher aux comptabilités européennes,
 
- cette modification importante de la structure du compte de résultat, avec notamment la suppression justifiée de la notion de résultat exceptionnel, qui pouvait conduire à des présentations flatteuses de la performance, ne s'est malheureusement pas accompagnée de directives suffisamment précises pour élaborer cet état financier, ce qui peut conduire de facto à des interprétations assez larges et à des présentations très diverses de la part des entreprises.
Ø   le nombre de rubriques du compte de résultat est à minima,
Ø   le choix est laissé aux entreprises de le présenter par nature ou par fonction ( approche anglo-saxonne ), cette dernière approche privant l'analyste de nombreux soldes intermédiaires de gestion et reposant
sur un rattachement arbitraire des charges aux fonctions présentées,

Ø   la notion de résultat exceptionnel est remplacée par un résultat extraordinaire aux contours « flous ».

 
En résumé, il n'existe plus de solde intermédiaire normé, les entreprises pouvant présenter leur performance selon leur propre indicateur ( résultat d'exploitation, EBIT, NOPAT .. ). Cette situation qui perdure, en l'attente d'un « état de performance globale » promis par l'IASB, a conduit le CNC à recommander l'utilisation d'un modèle de compte de résultat, aménagé autour de deux notions :
 
-     le résultat opérationnel, en distinguant les éléments récurrents ( résultat opérationnel courant ) et non récurrents de la performance,
 
-     le coût de l'endettement financier net, dont l'objectif est d'identifier
les éléments financiers monétaires au sein d'autres éléments financiers « théoriques », issus de la variation de la juste valeur de nombreux postes bilantiels ( provisions, engagements envers le personnel, placements, créances, emprunts, dérivés de couverture ... ).

 
L'augmentation du nombre de charges calculées, c'est-à-dire ne donnant pas lieu à des sorties de trésorerie, va donner une importance croissante à l'analyse par les flux, donc au tableau des flux de trésorerie, qui figure parmi l'ensemble des états financiers du référentiel IFRS.
La grande majorité des groupes publiant en normes IFRS adoptent la méthode « indirecte » et communiquent à partir du tableau des flux sur trois indicateurs clés :
-     la marge brute d'autofinancement, qui mesure l'excédent financier dégagé par les flux du compte de résultat,
 
-     le cash-flow libre, mesure de la capacité de l'entreprise à financer la croissance, se désendetter et/ou rémunérer les actionnaires,
-     l'endettement financier net, dont la définition fait l'objet d'un large consensus parmi les entreprises et les analystes, dans la mesure où la distinction entre financement court terme et long terme n'a plus lieu d'être et où il est plus représentatif de la véritable situation de liquidités de l'entreprise que la seule variation de trésorerie.
 
 
Jacques NAU
MJN CONSEIL
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