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- 16/11/2002 - Comment on évaluait les Start-up en l'an 2000 ! -

 
 
Comment on évaluait les Start-up
 
en l'an 2000 !
16 Novembre 2002
 
Nous ignorons ce que nous réservera le prochain millénaire mais l'année 2000
nous aura fait connaître une volatilité du marché boursier, qui s'apparente fort à
une ruée vers la nouvelle "économie" comme un siècle plus tôt nos ancêtres s'étaient rués vers l'or !
 
En tant que financier habitué aux techniques d'évaluation de " l'ancienne " économie, je culpabilisais parfois devant les réponses embarrassées que mon métier de formateur me conduisait à fournir aux jeunes cadres enthousiastes, curieux et passionnés par l'épargne d'entreprise, et surtout par l'épargne dans
leur propre entreprise.
J'avais le sentiment de m'accrocher désespérément à un modèle dépassé composé de variables aussi simplistes que la croissance d'un secteur d'activité,
les bons résultats d'une entreprise dans ce secteur et ses solides perspectives
de croissance.
 
J'ai à cette époque applaudi avec la Bourse quand le président de France
Télécom nous a annoncé subitement qu'il était plus point com qu'il ne le laissait paraître jusqu'alors : + 20 % en une séance. J'ai trépigné avec la Bourse quand France Télécom se faisait rafler toutes les bonnes affaires par ses concurrents,
et que son cours se traînait à 180 euros ( 3 fois plus que le prix de la deuxième ouverture du capital un an et demi plus tôt ! ). J'ai été soulagé quand France Télécom a racheté Orange et allait enfin s'affirmer comme l'un des leaders européens. J'ai déchanté quand la Bourse a réalisé que France Télécom avait surpayé, s'était endettée et se lançait comme tous les autres opérateurs dans
une dangereuse surenchère dans les licences UMTS ... Au bout du compte le
cours a complètement dégringolé ( 90 euros à fin 2000 pour finir à 15 euros par
la suite ). Ce fut en fin de compte le retour à la case départ, la fin du rêve dans la
vie point com : l'entreprise redescendait bien au dessous du niveau de ses consoeurs de l'ancienne économie.
 
La vie point com ne serait-elle pas l'eldorado si souvent annoncé, ou peut-être serait-elle un mode de vie réservé à certains, doués de qualités peu communes ? La valorisation des start-up de la nouvelle économie a été à cet égard très instructive car elle se réfèrait à un mode de pensée entièrement novateur.
Puisque ceux qui ont prouvé leur bonne rentabilité par le passé et qui investissent pour augmenter leur part de marché future en sont réduits à payer beaucoup de cash et à s'endetter, à s'entendre dire que la rentabilité future ne sera plus ce
qu'elle était, ce qui les fragilise, n'affichons donc que des pertes et monnayons du virtuel !
 
Dans le modèle "ancien" une société vaut par exemple 20 fois ses bénéfices.
Bon, nous ne ferons pas tout de suite des bénéfices, mais après tout c'est le cas
de toutes les nouvelles entreprises pendant les premières années. Toutefois nous allons faire des ventes qui un jour généreront des bénéfices : ceux qui ont réussi dans l'ancienne économie arrivent bien à sortir une rentabilité à deux chiffres. Et d'autre part l'idée de se valoriser à partir des ventes n'est pas si saugrenue qu'il
n'y paraît : les commerces se vendent bien par exemple un certain nombre de fois leur chiffre d'affaires et cela depuis une éternité !
 
Bon, il reste un petit problème à régler : la nouvelle économie cela va vite, même très vite car c'est un secteur particulièrement spéculatif. Il faut donc pouvoir se valoriser au bout d'un à deux ans et nous ne pouvons pas forcément à ce stade afficher des ventes très flatteuses. Qu'importe, nous avons par contre beaucoup d'abonnés sur notre site. Un abonné est un individu fidélisé qui sera prêt un jour
à acheter, pour peu qu'on puisse lui démontrer l'impérieuse nécessité de payer
les produits et les services qu'il trouve sur le site. Un abonné peut être ainsi
converti en chiffre d'affaires. Il n'y a donc plus besoin de comparer les entreprises
en fonction de leurs bénéfices, ni même de leurs ventes, mais tout simplement en fonction du nombre d'abonnés et du chiffre d'affaires par abonné. C'est ainsi que l'abonné de point surf s'est valorisé dix fois plus cher que l'abonné de point free.
 
Bon, le temps presse et nous n'avons pas encore beaucoup d'abonnés. Peu importe, notre site est très visité ! Nous pouvons donc valoriser nos visiteurs car nous saurons grâce à notre savoir-faire les transformer en abonnés fidèles. Attention, passons sur la difficulté que nous aurons à fidéliser les abonnés : allez demander à des gens comme SFR ou Itinéris ce qu'ils en pensent. C'est donc
grâce à cette technique innovante de valorisation que rapporte point com a
acheté mégalo point com plus de 100 euros par visiteur.
 
Je pressens, en finissant d'écrire ces lignes, l'éventualité de ne pas faire
l'unanimité parmi tous les lecteurs et donc d'être perçu par certains comme me livrant à peu de frais à une caricature sur un sujet aussi respectable que l'esprit d'entreprendre. Afin de les informer et non de les convaincre, je leur suggère de
me contacter. Je tiens à leur disposition plusieurs exemples de propositions de start-up en marketing et communication Internet qui facturent leurs services au nombre de visiteurs qu'ils attirent sur le site de leur client ... 
 
                                                            
                                                                                                       Jacques NAU
MJN CONSEIL
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